Stéphane CARDIN et François MILLAS, Podologues du Sport

TROUVER CHAUSSURE A SON PIED

Avertissement :
Ne pratiquez jamais le running en « tennis » ou en « baskets ». En utilisant des chaussures à contre emploi, vous multipliez les risques de microtraumatismes et notamment de tendinites achiléennes. les coureurs reconnaissent immédiatement les chaussures de running à leur semelle amortissante. car ils les savent nées de la recherche du compromis idéal entre amorti d’une part, relance, stabilité et longévité d’autre part. Leur talon est surélevé pour assurer un amortissement maximal lors de l’impact et une perte d’énergie minimale lors de l’effort d’impulsion au niveau de l’avant pied.

Comment choisir ?

Il faut avoir un seul but lorsqu’on choisit une chaussure de sport : le plaisir. Et une seule règle : faire que le chaussure s’adapte au pied et non l’inverse ! partant de là, la recherche du plaisir en running invite à :

1/ Compter toujours une pointure au dessus de vos habitudes.

Debout, il doit rester la largeur d’un pouce de main entre l’extrémité de la chaussure et l’orteil le plus long. On évite ainsi ongles noirs et lésions unguéales. Veillez également à ce que la largeur de l’avant-pied soit respectée pour vous épargner douleurs et risques d’altération de la dynamique plantaire.

2/ Essayer systématiquement vos chaussures avant de les acheter.

Testez-les soit sur le macadam, soit sur tapis de course et surtout avec les conseils d’un vendeur spécialisé qui saura vous aider à trouver le bon modèle en vous posant les bonnes questions :

– Poids du coureur : stabilité ou dynamique ?

Un coureur lourd choisira une chaussure pour sa stabilité et son amorti. Un gabarit plus léger pourra prendre un modèle plus dynamique. le tout est de ne pas oublier que l’onde de choc lorsque vous courez est multipliée par rapport à la marche. Et qu’elle se répercute sur tout le squelette. Pour info : des tests ont montré des forces de 2 à 5 fois supérieures au poids du corps en réaction à l’écrasement du pied sur le sol. Une course de 20 km correspond ainsi à une pression d’à peu près 20000 tonnes !

– Morphologie du pied et dynamique plantaire : pronateur, supinateur ou universel ?

L’analyse du point d’appui permet de distinguer 3 types de coureurs : pronateurs, supinateurs et universels. Fiez vous à l’usure et la déformation de vos anciennes chaussures, et n’hésitez pas à vous faire aider par « l’oeil » expert d’un vendeur spécialisé pour savoir :
– quelle chaussure ou gamme de chaussures vous convient le mieux,
– si un bilan plus complet par un podologue du sport s’impose.
En dehors d’une déviation majeure du pied en interne en dynamique (pied « pronateur »), mieux vaut choisir un modèle dit « universel »
Lors de l’essai précédant obligatoirement l’achat d’une paire de chaussures de running, la morphologie n’est pas le seul critère de sélection. Un vendeur attentionné n’oubliera jamais de vous interroger également sur :

– La fréquence, la durée et le terrain d’entraînement : route ou sous-bois ?

On ne porte évidemment pas les mêmes chaussures selon que l’on court :
– quelques centaines de mètres relax, 3 fois l’an, sur route ;
– des kilomètres et des kilomètres à fond, 365 jours par an, en sous-bois.
En fonction des terrains d’entraînement, on préférera :
– des modèles « route » à semelle externe à peine crantée et semelle intermédiaire épaisse
– des modèles « sous-bois ou trail » à semelles externe multi-crantée pour un maximum d’adhérence.

– Vos objectifs sportifs : entraînement ou compétition ?

Chaussures d’entraînement et chaussures de compétition se distinguent immédiatement. Les premières, plus lourdes (de 300 à 400 grammes), ont des qualités de protection, de stabilité et d’amorti très développées ; les secondes, plus légères (environ 200 grammes), ont des qualités premières à dominante dynamique.

3/ Acheter des chaussures dont vous aurez envie de prendre soin :

Vérifier régulièrement l’usure de la semelle, mais comptez qu’il faut, dans tous les cas, changer de chaussure tous les ans. Des chaussures prêtes à courir 365 jours méritent qu’on en prenne soin ! Il est donc important de veiller à :
– Utiliser conjointement 2 paires, afin de faciliter le passage des anciennes aux nouvelles, sans modifier l’équilibre du pied.
– Ne pas porter vos chaussures toute la journée, hors entraînement.
– Les nettoyer au savon de Marseille avec une brosse souple après toute sortie « humide ».
– Ne jamais les sécher près d’une source de chaleur et encore moins directement sur un radiateur ou en plein soleil… Le plus rapide et le plus efficace est de les bourrer avec du papier journal que l’on change dès qu’il est humide.
– Ne jamais vous entraîner avec vos chaussures de compétition qui sont, par nature, inadaptées au tout terrain.